FSFP 19e Forum «Sécurité intérieure» Sécurité 4.0 - Jusqu'où la police peut-elle aller avec l'IA ?
FSFP - L'intelligence artificielle (IA) est omniprésente - la plupart des gens y ont déjà été confrontés ou le seront bientôt. Le travail de la police n'est pas épargné. Fake news, robocops dans les services, IA comme partenaire lors d'interventions, entraînements virtuels dans le métavers.
Les possibilités sont nombreuses, mais qu’est-ce qui est réellement utile ? Certains modèles d'IA peuvent-ils même remédier à la pénurie de personnel ? L'utilisation de l'intelligence artificielle dans le domaine de la police offre à la fois des opportunités et des risques. Les différentes technologies peuvent accroître l'efficacité et la précision du travail de la police, mais elles posent également des défis. L'intelligence artificielle peut pour améliorer l'efficacité et la précision du travail de la police.
Lors du Forum sur la Sécurité Intérieure de la FSFP, différents points de vue ont été abordés. Il a été démontré quelles sont les tendances actuelles en matière d’intelligence artificielle dans le travail de la police, quelles technologies étaient déjà utilisées et quels modèles d’IA ne pouvaient pas être appliqués.
L’analyse a également porté sur les différences entre l’utilisation de l’IA en Suisse et dans d’autres pays ainsi que sur le degré de préparation des polices quant à l’usage de l’intelligence artificielle.
Les invités ont partagé leur expertise et démontré de manière impressionnante l'influence de l'IA sur le travail de la police, non seulement dans son utilisation et son application quotidiennes, mais également dans la formation. La police doit toujours avoir une longueur d'avance sur les criminels, c'est pourquoi il est essentiel que la formation initiale et continue des policiers en tienne compte.
Le Dr Jean-Marc Rickli a expliqué comment les lunettes intelligentes ont été utilisées pour préparer des attentats terroristes, comment les plateformes d'IA aident les auteurs à calculer les quantités d'explosifs et à se procurer des feux d'artifice, et comment Crime as a Service (CaaS) vend des kits de phishing et des services de piratage sur le dark web.
Le Commandant Matteo Cocchi a donné un aperçu de l'état actuel de l'utilisation de l'IA par les forces de police suisses, notamment dans l'analyse vidéo, la transcription ou la traduction et la criminalistique numérique. En ce qui concerne les risques et les restrictions opérationnelles, il
considère que la vie privée, la protection des données, les préjugés, la proportionnalité, la chaîne de contrôle, la cybersécurité et la croissance rapide des prestataires de services sont problématiques.
Conclusion : il est apparu que le fédéralisme suisse n'est pas d'une grande aide lorsqu'il s'agit de trouver des solutions communes pour réglementer l'IA, former les collaborateurs et promouvoir l'innovation. Tous les intervenants ont appelé à plus de courage et à une réflexion prospective. Tous les acteurs doivent regarder au-delà des frontières cantonales ; une plateforme et un réseau communs seraient utiles.
Intervenant(e)s
Olivier Ribaux, Professeur à l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne
Dr Jean-Marc Rickli, Head of Global and Emerging Risks Geneva Centre for Security Policy (GCSP)
Martina Arioli, Avocate, lic. iur., LL.M.
Holger Münch, Président de l'Office Fédéral de Police Criminelle (Bundeskriminalamt)
Matteo Cocchi, Président CCPCS, Commandant de la police cantonale du Tessin
Participation de Stefan Aegerter, directeur de l'ISP, à la table ronde
Nombre de participants : environ 160
Groupe cible: policières et policiers, membres des organes de la Fédération
Suisse des Fonctionnaires de Police FSFP, femmes et hommes politiques cantonaux et nationaux, mais aussi tous les particuliers intéressés par le sujet ou la politique en général.
Source de la photo de groupe : Anja Wurm
